Manon lescaut
Deux remarques du narrateur actuel encadrent le récit de la rencontre:
1- la première installe le récit sous le sombre éclairage de l'irréparable, des dangers de la passion, du destin de déchéance.
J'avais marqué le temps de mon départ d'Amiens. Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt.
J'aurais porté chez mon père toute mon innocence.
La force du destin est marqué :
la répétition du verbe marquer : malgré la reprise du sujet « je », le destin échappe à l’individu l’interjection Hélas ! qui préfigure le destin tragique, prolepse de l’aventure l’utilisation de l’irréel du passé « aurais porté » le rappel insistant du moment la veille même de celui que je devais quitter cette ville montre l’ironie du destin : il suffit de bien peu de choses pour modifier le cours de toute une vie.
l’insistance sur les conditions banales de l’événement :
de l’habitude à l’événement marquant simple promenade + arrivée du coche + nous le suivîmes lieu habituel (présent de généralisation ces voitures descendent) + curiosité naturelle
Autres marques dans le texte, données par le narrateur actuel
et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens
La douceur de ses regards, un air charmant de tristesse en prononçant ces paroles, ou plutôt, l'ascendant de ma destinée qui m'entraînait à ma perte, ne me permirent point de balancer un moment sur ma réponse
2- la dernière le clôt sur l'intensité de la passion, sur vie et bonheur indissociablement liés à l'amour.
Je me suis étonné mille fois, en y réfléchissant, d'où me venait alors tant de hardiesse et de facilité à m'exprimer ; mais on ne ferait pas une divinité de l'amour, s'il n'opérait souvent des prodiges.
En fait tout le roman, comme la vie, est bâti sur cette ambivalence qui représente le bonheur de l’amour et la fatalité de la passion.
II. Les circonstances :
La promenade anodine
1- Innocence, banalité de l’étudiant provincial et