Manon lescaut
Manon Lescaut, parut en 1753, est en fait le 7ème tome des « Mémoires et Aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde » rédigées par l’abbé de Prévost et publiées entre 1728 et 1731.
Le roman combine deux structures narratives. Il apparaît d’abord comme un récit mené à la première personne par « l’homme de qualité » du titre Renoncourt, auteur supposé des Mémoires. Cependant les interventions de celui-ci demeurent peu nombreuses, elles se cantonnent à un avis liminaire, quelques remarques en rapport avec la situation d’énonciation et permettent de structurer l’intrigue en deux parties : « Je le priai de prendre un peu de relâche et de nous tenir compagnie à souper » (fin de la première partie, « le » se rapportant au chevalier des Grieux.
Le chevalier des Grieux est en effet le véritable narrateur de l’œuvre. Renoncourt choisit de retranscrire au discours direct les propos de son ami le Chevalier des Grieux. La confession « fleuve » du chevalier constitue donc la quasi-totalité du roman. C’est d’ailleurs à lui qu’est confiée la conclusion du roman.
L’intrigue du roman est donc la confession du chevalier des Grieux à Renoncourt. Les deux hommes se sont déjà croisés par le passé et le chevalier reste redevable d’une dette de quatre louis à Renoncourt. En payement symbolique il accepte deux ans après leur première rencontre de lui conter son histoire.
La première partie débute donc par la description que fait Renoncourt de leur première rencontre En revenant de Rouen, Renoncourt décide de faire une halte pour dîner à Pacy-sur-Eure. Il rencontre sur place, un convoi de filles de mauvaise vie condamnées à être déportées en Amérique qui fait route vers le Havre-de-grâce. Intrigué par la distinction de l’une d’entre elle (il s’agit de Manon Lescaut), il tente de se renseigner sur celle-ci, et entre en contact avec le Chevalier des Grieux. Celui-ci souffrant, ruiné mais éperdument amoureux de la jeune fille lui mendie