Manon lescaut
Considérations générales sur l’œuvre :
Cette œuvre romanesque ne s’inscrit pas dans la continuité des six premières. Il ne s’agit pas de Mémoires autobiographiques mais ce récit se veut amusant et instructif pour le plus grand nombre des lecteurs, qui ne feront jamais l’expérience de combats, entre la passion et la raison, entre l’amour et l’argent.1
I. Introduction
Le personnage principal du roman, des Grieux, symbolise la passion amoureuse extrême qui va jusqu’à tout sacrifier : l’honneur, le rang social, l’aisance matérielle, le sens du devoir, l’affection des siens.
Il n’hésite pas à donner sa vie pour « l’idole de son cœur », même s’il se sent toujours tiraillé par sa conscience et son éducation.
Le personnage de Manon, habitée elle aussi par la passion, s’avère beaucoup plus complexe et va évoluer radicalement du début à la fin de l’œuvre.
II. Développement
A. Condition sociale de l’héroïne
Le texte nous livre quelques indices à ce propos. Nous savons que l’héroïne est destinée au couvent (p. 153 : « C’était malgré elle qu’on l’envoyait au couvent ») – pratique habituelle dans les milieux aristocratiques du XVIIIe siècle.
De plus, si son nom ne comporte pas de particule de noblesse, son frère occupe une fonction auprès du roi (p. 187 : « Ce n’était ni de son bien ni de la paye du roi qu’il tirait son plus clair revenu. »).
Manon appartient donc sans doute à l’aristocratie moyenne, comme le souligne l’Homme de Qualité qui l’aperçoit pour la première fois à Pacy, enchaînée à cinq autres femmes et qui « …(l’eût) prise pour une personne de premier rang.» (p. 147).
B. Portrait physique
L’illustration choisie par les Editions Folio Classique en couverture représente une courtisane du XVIIIe siècle. Difficile cependant de se représenter Manon concrètement, et cela pour deux raisons :
Tout d’abord, parce que les rares allusions à son apparence physique sont plutôt vagues (p. 153 « fort jeune », «