Malthus, théoricien de la croissance démo-économique
L’idée est de faire suivre la croissance économique avec celle de la population, alors que les moyens de subsistance augmentent généralement moins vite que la population. C’est la « double progression », arithmétique pour les moyens de subsistance, géométrique pour la population. Dans cette situation les prix augmentent et les salaires diminuent : les pauvres s’appauvrissent. Comment faire ?
Premièrement, le modèle de croissance de Malthus suppose l’industrialisation et un marché du travail salarié. Malthus s’abstrait de la société rurale du 18ème siècle et construit à partir de là une doctrine sociale qui s’énonce ainsi :
« Le bien-être des classes inférieures de la société ne dépend pas seulement des subsistances, ni même des biens de stricte nécessité ; et on ne peut considérer que leur condition est satisfaisante s’ils ne jouissent pas des biens de confort et même de luxe ». [2]
Pour Malthus, rien ne peut inciter d’avantage les familles à se contraindre pour faire moins d’enfants que les biens de commodité et de confort.
Deuxièmement, l’industrie a cet avantage par rapport à l’agriculture qu’elle stimule la croissance économique :
« Si dans les pays d’Europe les mieux cultivés et les plus peuplés, l’actuelle division des terres et des fermes s’était produite sans être accompagnée par l’introduction du commerce et des manufactures, la population aurait cessé de croître en raison de l’absence totale de motivation à augmenter les cultures et par conséquent la demande de travail » [3]
Je pense que cette dernière citation se passe de commentaires. Le véritable souci de Malthus n’est pas la pauvreté en elle-même, mais la