Madame bovary, la description de rouen (partie iii, chapitre 5)
Étude de texte
→ Étude linéaire du chapitre 5, partie III: «Descendant tout en amphithéâtre […] comme une Babylone où elle entrait.»
Madame Bovary, œuvre de Gustave Flaubert parue en 1857 se démarque notamment par son caractère controversé qui ne fait que refléter l'ambivalence de son auteur. En effet, ce roman qui s'inscrit dans le courant réaliste va de ce fait à l'encontre de l'éthique romantique. Cependant, le récit traite de thèmes récurrent du romantisme, tel l'amour lié à la mort ou encore la mélancolie romantique dont Flaubert fait la parodie, tiraillé entre ses élans romantiques et son envie de creuser le vrai, et donc d'aller à l'encontre des principes du romantisme. Dans cet extrait, Emma Bovary, protagoniste du récit, part retrouver son amant Léon à Rouen, comme le veut leur rite hebdomadaire. Ce passage se caractérise notamment par l'étonnante description faite de la ville à travers les yeux d'Emma. Une description panoramique de la ville natale de l'auteur, qui, à première vue, semble ancrée dans le réalisme mais qui semble cependant profondément altérée par les ressentis du personnage. Il semble donc judicieux de se demander en quoi cette description de la ville à première vue réaliste semble-t-elle dénaturée par les sentiments d'Emma? Ainsi, cela reflète-t-il l'ambiguïté de l'auteur?
Tout d'abord, la représentation de la ville de Rouen que l'on découvre par le biais de la protagoniste – Emma Bovary – semble être ancrée dans le réalisme. En effet, l'accumulation d'adjectifs qualificatifs («collines vertes»; «grands poissons noirs»; «immobile comme une peinture») et la description progressive de la ville se faisant de plus en plus détaillée («ciel pâle»; «îles de forme oblongue»; «les arbres des boulevards, sans feuilles») mettent en exergue l'effet de réel recherché par l'auteur. De plus, cette description d'une nature idyllique – qui n'est pas sans rappeler un certain romantisme – est à nouveau replacée dans son contexte