Macabre cavale, extrait
rYAN « Sts » Meynie
L'arme était relevée, la mire épousant parfaitement le front de la cible, situé à cinq mètres. Immobile, Il ne se doutait de rien, et paraissait aussi perdu que les Autres là-dehors. De vraies loques.
Ryan se tenait en bas des marches, dans un recoin sombre et puant. L'odeur était vraiment désagréable et lui piquait les narines. A plusieurs reprise, un haut-le- cœur vint. Mais rien ne sortit.
Il avait l'habitude des odeurs répugnantes, celles de la mort et de la décomposition. Depuis combien de temps les sentaient-il ? Un an ? Peut-être un peu plus, lui-même n'en savait rien. Les jours et les nuits passaient si vite, ou lentement selon l'humeur, que personne ne saurait dire avec exactitude depuis combien de temps tout « Ça » était arrivé. Et, à vrai dire, qui en aurait quelque chose à faire ? Plus personne ne se souciait du temps, ni du calendrier. D'ailleurs, on n'en fabriquait plus.
Déplaçant son index avec lenteur, il le fit glisser sur la détente, pressant lentement celle-ci. Le percuteur tapa la culasse, celle-ci claqua, et la balle sortit, dans un simple « Plop ». Il tomba aussitôt, comme un chiffon, sur le sol, un trou en plein milieu du front. Du sang gicla jusque sur le mur derrière Lui , répandant bouts de cervelle et autres fragments d'os sur le papier-peint rose pâle. Un de moins.
Ryan pivota, sans bruit, et se positionna légèrement sur la gauche, ajustant le deuxième de ces enfoirés. Il était immobile lui aussi, mais lâchait de petits râles, sortes de « Ughh » rauques et sans énergie. Il était affamé. Mais trop faible pour se nourrir. Quoique...
Le canon luisant de l'arme pointait en direction du front du Deuxième, qui avait le visage à moitié dévoré, un œil pendait avec dégoût sur sa joue droite. Ses habits déchirés de toute part laissaient penser qu'Il avait passé la nuit à traverser la forêt tout proche. Le salopard avait du tenter une chasse, non fructueuse vu son triste état. Ryan prit soin