Légitimer une société civile européenne
• Quelle représentativité?
Quelles sont la représentativité et la légitimité de la société civile? Même si cette question est récurrente, nous ne sommes pas sûr qu’elle soit la meilleure entrée pour aborder la réflexion sur la société civile.
D’abord parce que des composantes de celle-ci sont reconnues représentatives pour leur objet, c’est le cas des syndicats qui sont reconnus représentatifs au niveau européen parce qu’ils sont reconnus représentatifs dans chaque État membre. C’est le cas également pour des associations ayant “pignon sur rue”, telles la Ligue des droits de l’homme, ou les associations caritatives, pour ne prendre que deux exemples. Ensuite, parce que, par nature (par définition), la société civile est polymorphe, mouvante, et que vouloir figer la représentativité de chacun et de tous lui enlèverait toute élasticité. De “nouveaux entrants” doivent pouvoir intervenir. Par définition, à leur arrivée, ils ne peuvent être aussi représentatifs que des associations plus anciennes ou ayant un grand nombre d’adhérents. L’imagination, l’innovation sont souvent dans le nouveau, le mobile, les chemins de traverse, les petites structures non encore bureaucratisées. Il est donc essentiel que le jeu social ne se ferme pas au risque de se stériliser.
C’est cet ensemble d’organisations “incontestablement représentatives” et d’autres en devenir de représentativité qui la conquièrent par leur travail, qui forme une société civile vivante.
Par ailleurs, il est du devoir de chacun de prouver sa légitimité et sa représentativité par sa présence sur la scène publique et sociale, par la qualité de ses actions ou travaux. Une légitimité, une représentativité cela s’acquiert et cela se perd également.
Il est donc important de ne pas tout codifier, formaliser. La souplesse est nécessaire. Par contre, l’absence d’un statut d’association européenne nuit sans aucun doute au développement de la société civile européenne. Certes,