La poésie lyrique Étymologie et histoire D'après les récits mythologiques, la lyre, faite d'une carapace de tortue à laquelle étaient attachées sept cordes, aurait été inventée par Hermès, alors qu'il était encore au berceau. Pour se faire pardonner le vol de ses troupeaux, ce dieu au génie inventif en fit cadeau à son demi-frère Apollon, auquel le nom de la lyre, instrument favori dont il jouait merveilleusement, fut désormais attaché. Rien d'étonnant à ce que le fils présumé d'Apollon, Orphée, ait hérité du don magnifique de charmer la nature et toutes les créatures grâce à sa lyre.Ainsi par son étymologie même, le mot lyrisme confère à la poésie lyrique un rapport avec le chant et la musique : elle rythme l'émotion (rythme régulier ou emporté), elle joue sur les sonorités suggestives (assonances, allitérations). Même si progressivement, elle cesse d'être chantée et accompagnée musicalement, les poètes du XVIe siècle restent sensibles à la mélodie. Dès cette époque apparaît un autre sens de la poésie lyrique qui se développe au XVIIIe siècle et qui triomphe au XIXe siècle : celui de l'expression des sentiments personnels. Le XIXe siècle est le temps de l'exaltation du moi ; désormais la poésie suppose un énonciateur qui dit je. Le XXe siècle, enfin, propose une redéfinition du lyrisme dans l'exaltation d'un rythme personnel, et dans la recherche d'un nouveau langage poétique. Poésie lyrique et énonciation Cet énonciateur qui dit je ne doit pas être systématiquement confondu avec le je de l'auteur. Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,Je partirai.Les jours s'en vont je demeureMon passé se dissout je fais place au silence Je est le poète… le je du locuteur est multiple et devient le lieu de tous les je possibles : abstraction d'une parole intime où chacun peut se glisser pour y partager l'émotion.Si du point de vue de l'énonciation cette poésie se définit par une forte inscription de la première personne (tu, toi, notre, vous), elle accorde souvent