Lucrèce
Lucrèce (en latin Titus Lucretius Carus) est un philosophe-poète latin du Ier siècle av. J.-C., (peut-être 98-54). La vie de Lucrèce nous est à peu près inconnue. On raconte (mais ce point est loin d'être prouvé) qu'il se serait suicidé après avoir été rendu fou par un philtre d'amour, dans sa quarante-quatrième année. Il fut très proche de Cicéron et nous connaissons le personnage auquel est dédié son livre, Memmius, un ambitieux lettré. Il vécut dans une période troublée par des guerres civiles et des désordres économiques.
Son œuvre: « De rerum Natura »
Il est l'auteur du De rerum natura, un long poème passionné qui décrit le monde selon les principes d'Épicure.
Lucrèce a laissé un poème en six chants, intitulé De natura rerum et rédigé en hexamètres dactyliques. Il compte 7415 vers et ne semble pas achevé. En voici la composition :
Livres I et II : ils sont consacrés aux atomes et aux formations des corpuscules.
Livres III et IV : ils sont consacrés aux hommes.
Livres V et VI : ils sont consacrés au monde de façon plus générale.
Son oeuvre est un exposé de la doctrine d'Épicure, sous une forme qui pourtant était rejetée par le maître et les épicuriens « orthodoxes ». Ces derniers, en effet, rejetaient la poésie, mais Lucrèce explique ce choix par la métaphore du remède amer que les enfants refusent d'absorber si l'on ne met du miel sur la coupe. Le remède symbolise la doctrine d'Epicure, avec toute sa difficulté, et le miel représente la forme poétique, qui charme les sens.
Le De natura rerum ne fut « édité » — et sauvé de l'oubli — qu'après la mort de Lucrèce, par Cicéron, qui admirait la qualité poétique de l'ouvrage[5], bien qu'il ait souvent lui-même combattu l'épicurisme.
Ovide a dit que « les poèmes du sublime Lucrèce ne périront que le jour où le monde entier sera détruit »[6].
Lucrèce livre la synthèse la plus complète de l'épicurisme romain, courant qui incluait aussi des poètes comme Horace (l'inventeur du Carpe diem),