Louis camus
Major de la nouvelle promotion, il défilera aujourd'hui 14 juillet sur les Champs-Elysées. La France entière pourra l'apercevoir: c'est lui qui portera le drapeau du «1er bataillon de France», celui des élèves de l'Ecole spéciale militaire. Même si son jour de gloire est arrivé, le sous-lieutenant Jean-Louis Camus n'est pas du genre a avoir le trac. «Nous avons été préparé à cela», affirme-t-il calmement. Sacrée préparation. A 25 ans, «Camus» le prénom n'est pas d'usage familier a déjà dix ans de vie militaire dans les bottes. Six ans de lycée et de prépa sous l'uniforme à Saint-Cyr-l'Ecole, à côté de Versailles, puis trois ans à Coëtquidan, l'école qui forme les officiers de l'armée de terre. Largement suffisant pour savoir marcher au pas.
C'est à La Fère, ville de garnison picarde et patrie du mousquetaire Athos, que la «vocation» est venu à Jean-Louis. Il avait 12 ans, c'était en 1984. Il baigne alors dans l'atmosphère tragique des grands champs de bataille du nord-est de la France. La certitude s'installe dans son jeune esprit, comme la foi qui frappe Claudel derrière un pilier de Notre-Dame: «Je voulais servir la patrie», dit-il. Depuis, «je ne me suis jamais posé la question de savoir ce que j'aurais pu faire d'autre», ajoute-t-il. Il sera donc militaire, comme son père et son grand-père, une lignée de sous-off, de ceux qui terminent parfois capitaine en fin de carrière. Son père, qui sert dans le Matériel, lui fait découvrir l'armée et l'emmène parfois visiter des régiments. «Il ne m'a ni encouragé ni découragé», confie-t-il. D'ailleurs, son frère cadet, Jean-Christophe, a choisi une autre voie, celle d'une école de commerce. Fils de militaire, comme un saint-cyrien sur quatre, Jean-Louis est promis à de hautes destinées. Des majors de Saint-Cyr, on fait traditionnellement des généraux. Mais il n'y pense pas; son horizon est à dix ans, pas plus. «Le plus important, ce sont les