Lorenzaccio, acte iii scène 3, que représente cette scène ?
La scène 3 de l'acte III occupe une place centrale au sein de la pièce. L’entrée de Lorenzo suit l’arrestation de Pierre et Thomas Strozzi. Lorenzo dévoile ses projets devant Philippe Strozzi « Je suis en effet précieux pour vous, car je tuerai Alexandre. » Au moment où il révèle son intention de meurtre, Lorenzo se rappelle son passé et analyse quelles sont ses motivations. Dans cette scène, on peut remarquer que l'action est en suspens. De plus, alors que les répliques de Lorenzo sont longues (tirades), les répliques de Philippe sont courtes, il ne sert qu'à relancer les répliques de Lorenzo, il pousse Lorenzo à plus se dévoiler. La question « Suis-je un Satan ? » est plus une question personnelle qu’une réponse à Philippe. Elle révèle sa vraie nature. On remarque l’opposition des temps du passé et du présent : « je marchais », « je croyais », « j’avais commencé », « j’entrai », « je vis », « j’ai vu » / « je me suis dit », etc. Lorenzo revient à la réalité dans sa dernière réplique. On observe les images et les comparaisons : « comme un enfant de dix ans […] », « l’humanité souleva sa robe, et me montra […] sa monstrueuse nudité », « comme à un adepte digne d’elle », « j’ai avalé […] les larmes les plus vertueuses »... On peut aussi remarque un champ lexical de haine/violence et de mort (pourriture) : « m’assommer », « bûche pourrie », « rage », « cadavres », « charogne »... On peut également penser que le registre est ici pathétique avec la ponctuation utilisée (points d'exclamations, points d'interrogations). Lorenzo prend conscience que son acte est inutile (dernière phrase de l’extrait). On remarque que le pessimisme de Lorenzo =/= à l’optimisme de Philippe (« je crois à la vertu, à la pudeur et à la liberté », « si tu n’as vu que le mal, […] je ne puis te croire », « pas sans le bien »), Philippe croit au bien et au mal. Lorenzo est un héros romantique car cette scène révèle le chaos