Je nous revois encore assises sur ce banc, au troisième étage. À part nos histoires de coeur, qu'avions nous en commum sincèrement ? Et bien un penchant pour les croissants le lundi après la physique, pour la musique (rappelle toi cette fameuse fois où on a piqué un sprint après avoir réalisé que nous avions anglais). Le même caractère aussi. Et quand je doute, quand je doute de nous, je me revois te parler des heures au deuxième, t'appeler le soir en pleurs, je te revois me raconter dans les détails les péripéties de tes histoires de coeur. Je nous revois rire ..espérer, et enfin y arriver, je te revois me dire que ça ira, m'énerver mais tu es toujours là, je nous revois se cacher dans les toilettes, marcher à quatre pattes dans les étages pour pas se faire réperer par les pions. Je nous revois élaborer des plans foireux, je nous revois à Metz, buvant un coup tout en scrutant les beaux garçons. Et puis voilà que même après tout ce temps et tous ceux qui n'y croyaient pas, on est encore là.
On se fend encore et toujours la gueule sur des détails, et on se comprend rien qu'en se regardant (clin d'oeil à nos heures de math). On souriait parce que l'autre souriait et tous les matins, c'était le rendez-vous au milieu de ce bordel que j'appelle la vie. Cette année nous sommes allées de déceptions en déceptions, de désillusions en désillusions. À deux, à chaque fois, on a tout surmonté. Le bonheur n'était qu'une habitude, un quotidien plaisant dans lequel on était emmitouflées jusqu'à l'os. Sur une échelle de 1 à 10, tu vaux au moins 11.
(cette photo date, mais elle nous ressemble