Littérature comparée

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Claude-Edmonde Magny présentait la critique littéraire comme une « vaste entreprise de déréclusion de la littérature ». L'auteur des Sandales d'Empédocle et de l'Histoire du roman français depuis 1918 aurait pu reprendre ces termes pour définir la littérature comparée. En 1950, il est vrai, cette discipline s'affirmait plus comme une science que comme une forme possible de la critique littéraire. Le passage d'une ambition à l'autre correspond au passage du premier XXe siècle au second, laissant ouvert un avenir encore incertain.

On pourrait dire précisément de la littérature comparée qu'elle est la discipline des passages : passage d'un pays à l'autre, d'une langue à l'autre, d'une forme d'expression à une autre. Cette mobilité essentielle évite aux recherches comparatistes la tentation d'une exhaustivité impossible. Au risque accepté, et bien souvent conjuré, du survol.

1. Une discipline contestée
• La littérature comparée « à la française »
« Littérature comparée » : ce « petit monstre lexicologique », comme l'ont écrit Claude Pichois et André-Michel Rousseau, est une création française qui remonte au début du XIXe siècle. C'était alors la mode de comparer, – la grammaire, la géographie, l'anatomie, l'érotique –, pourquoi pas la littérature ? L'expression est passée de François Noël à Abel-François Villemain et à Jean-Jacques Ampère. Sainte-Beuve lui-même parlait d'« histoire littéraire comparée ». Mais il n'existait pas encore de professeurs de littérature comparée : Claude Fauriel ou Frédéric Ozanam, Philarète Chasles ou Edgar Quinet enseignaient plutôt les « littératures étrangères ».

Il revient au XXe siècle d'avoir fait entrer officiellement la littérature comparée à l'Université : après Joseph Texte (pionnier de la discipline, auteur d'un grand travail sur Jean-Jacques Rousseau et les origines du cosmopolitisme littéraire), Fernand Baldensperger devait véritablement fonder la littérature comparée et l'introduire à la Sorbonne, où une chaire fut

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