Litterature française
Littérature et engagement pendant la Révolution française : Essai polyphonique et iconographique sous la direction d’Isabelle Brouard-Arends et Laurent Loty, Presses Universitaires de Rennes, Collection « Interférences », 2007. Un vol. de 200 p. Ce volume, issu d’une journée d’étude organisée à l’Université de Rennes 2 en 2005, propose un ensemble de réflexions sur l’interaction entre le politique et le littéraire pendant la Révolution. Le surtitre Essai polyphonique et iconographique risque cependant d’égarer quelque peu le lecteur : il s’agit en fait d’un recueil d’articles, chacun accompagné d’une illustration. L’acception sartrienne de la notion d’engagement, élaborée dans le contexte moderne d’un champ littéraire « autonomisé », est-elle, malgré son anachronisme, pertinente pour l’ancien régime, où la relation du littéraire et du politique était de l’ordre de l’évidence, et à plus forte raison pour la période révolutionnaire qui le clôt ? Cette question liminaire (qui fait aussi le lien avec une journée d’étude précédente, publiée sous le titre de L’Engagement littéraire) est discutée dans ce recueil à partir d’approches et de corpus divers : théâtre, poésie, roman, mais aussi écriture journalistique et personnelle. L’engagement littéraire est ici considéré à la fois comme prise de position auctoriale et comme effet d’une réception ; par ailleurs, il est envisagé dans une gamme qui va des formes les plus explicites, comme l’« école de mœurs » qu’est le théâtre de l’an II, aux plus indirectes, comme l’« écriture de la souffrance » dans la poésie de Chénier. Huit articles sont distribués en quatre sections. La première section (« Changements de rythme : la scène et la tribune ») met à l’honneur le théâtre, genre par excellence de l’expression immédiate, qui adhère à l’événement et qui est lui-même événement. Serge Bianchi propose une réflexion sur les relations entre les législateurs, la scène et la société dans la «