IMPRESSION SANS CREUX NI RELIEF

Les principes utilisés précédemment semblent démontrer la nécessité absolue d’une différence de niveau entre les élèments imprimants et non imprimants pour permettre l’impression. A premiére vue, il semble impossible d’imprimer à partir d’une forme dont les différents élèments sont sur le même plan, sans courir le risque après avoir encré cette forme pour l’imprimer, de voir apparaître sur le papier une grande tâche d’encre. En fait c’est seulement l’opposition entre les deux surface, la surface imprimante et celle non imprimante qui est indispensable : l’une doit retenir l’encre, l’autre ne doit pas en recevoir. Il suffit donc d’empêcher l’encre d’imprégner les parties non imprimantes pour obtenir uniquement l’impression des parties à imprimer. Ce résultat peut être atteint l’application d’un phénoméne physico-chimique connu depuis fort longtemps : la répulsion réciproque de l’eau et des corps gras (vous souvenez-vous les beurriers de nos grands-parents ? le beurre étant conservé dans un réceptacle à l’envers qui plongeait dans un récipient rempli d’eau). Le principe de ce type d’impression peut se résumer ainsi : sur une forme plane, le texte ou le dessin est tracé à l’encre grasse. La surface de la forme est ensuite mouillé ; l’eau, repoussée par le gras du tracé n’humecte alors que les parties planes non imprimantes. On passe alors un rouleau encreur ; l’encre, étant grasse est alors repoussée des parties non imprimantes humectées, elle se dépose seulement sur le texte ou le dessin. L’impression de chaque feuille exige donc un mouillage et un encrage de la forme ; le papier pressé alors sur la forme en reproduira l’image. Tout au cours de l’impression, une lutte toujours égale entre l’eau et le gras, ces deux ennemis irréductibles, délimite les élèments imprimants protégés par l’encre grasse, des élèments non imprimants garantis par l’eau.

LA LITHOGRAPHIE