Linguistique sur benveniste
Dans son livre Problème de linguistique générale 1, Emile Benveniste évoque la question de la communication animale et du langage humain. Grâce aux études de Karl Von Frisch, professeur de zoologie à l’université de Munich, sur le comportement des abeilles, Benveniste pose la question suivante: y’a-t-il un langage animal qui serait formé sur les même bases que le langage humain? Certes, les abeilles communiquent entre elles, mais sont-elles « aptes à échanger de véritables messages »?
Cette réflexion suit une étude du comportement des abeilles lorsqu’elles rentrent à leurs ruches. Elles exécutent alors deux types de danses différents: une danse circulaire et une danse en huit. Von Frisch a finalement déterminé que ces deux danses se rapportent à la distance entre le butin et la ruche. Les abeilles se transmettent donc un véritable message, qui contient plusieurs données telles que « l’existence d’une source de nourriture, sa distance, sa direction ». De même, chaque abeille sait l’utiliser, on peut donc comparer cette communication avec le langage humain qui lui aussi est connu de tous. Cependant, on ne peut pas dire que les abeilles possèdent un vrai langage car il reste de nombreuses différences entre elles et les hommes. Ainsi, il n’y a aucune limite au langage humain alors que si l’on place les abeilles dans l‘obscurité, elles n’auront pas de moyen de se comprendre entre elles puisque leur méthode fonctionne par gestes. Le contenu du message est lui aussi très limité puisqu’il n’évoque que l’idée de nourriture, contrairement au langage humain qui est illimité. Une autre objection est le fait que le message des abeilles n’attend aucune réponse, il est juste là pour donner des informations. Aucun dialogue n’est possible. Enfin, il est impossible de décomposer les différents messages des abeilles en morphèmes pour les analyser, contrairement au langage humain.
La communication entre les abeilles n’est donc pas un langage à part entière mais