Limonov
Edouard Veniaminovitch Savenko nait le 22 février 1943 aux abords de la Volga, dans une « concentration de population » d’après guerre, une ville nommée Dzerjinsk. Son père n’est autre qu’un officier du KGB, la célèbre police politique russe, et sa mère, une ouvrière aigrie travaillant dans une usine d’armement. Il vient au monde 20 jours exactement avant la capitulation du 6ème Reich, et avant que le sort des armes s’inverse : c’est pour sa famille, « l’enfant de la victoire ». Nous verrons que lui, dans la vie, n’est pas si victorieux que cela. Adolescent, ukrainien et tourmenté, il noie ses problèmes dans l’alcool et participe à des tournois populaires de débauche, les Zapoï. Durant cette période, vénérant les bandits et méprisant son monde, il évolue dans une atmosphère obscure et malsaine (participe à un viol, par exemple !) et rêve de devenir une grande figure du banditisme. Il gagnera ensuite un concours d’écriture en rédigeant quelques vers, ces derniers le lanceront plus tard dans le métier en lui permettant d’éviter l’usine, chose rare pour un enfant de son âge à l’époque. Jeune homme, introduit dans le milieu littéraire par une libraire, il se donne un nouveau nom, Limonov, en référence à l’acidité du citron, et à la grenade, deux éléments représentant selon lui son caractère sulfureux et explosif. Un jour suicidaire, un autre amoureux, il enchaine les petits travaux (comme tailleur ou libraire ambulant …) tout en méprisant les femmes qui ne sont pas à son goût. Il emménage ensuite à Moscou, où il enviera vraiment le milieu artistique, tout vivant une vie de bohème et subissant des différents amoureux. Il est exclu de son pays et se réfugie à New York : il fréquente le milieu huppé, envie la noblesse et devient le valet de chambre d’un milliardaire. Ce dernier s’arrangera pour publier d’ailleurs son premier ouvrage, Le poète russe préfère les grands nègres. Selon l’auteur, il passe ensuite à