Limites hyperpuissance americaine
1) Une économie puissante, mais des faiblesses structurelles
• Le libéralisme économique a des conséquences douloureuses : des fractures sociales et géographiques. En effet, si le système libéral favorise les initiatives et l’enrichissement individuel, la prospérité n’est pas pour tous : le 1/5 le plus riche de la population dispose de 50 % des revenus des ménages (45 % en 1 985) ; le 1/5 le plus pauvre n’en a que 3,5 % (4 % en 1985). Les retournements brutaux de la conjoncture laissent le nombre de personnes marginalisées, dépendant d’une aide sociale chichement mesurée, premières victimes des politiques de restriction des budgets sociaux. 10 à 12 % de la population vivent sous le seuil de pauvreté (chômeurs, personnes âgées, familles monoparentales…). La drogue et la violence font des ravages chez les jeunes.
• Le choix du libre-échange sans entrave a entraîné l’abandon de pans entiers de l’industrie nationale. Les délocalisations à l’étranger et les importations massives de produits manufacturés expliquent la grande précarité de l’emploi salarié. Elles déstabilisent les villes et les régions qui ne parviennent pas à s’intégrer dans « la nouvelle économie ».
• Les restrictions budgétaires, imposées par la baisse des impôts, ont fragilisé les services publics. Services sociaux, logement, éducation, infrastructures et transports en commun souffrent particulièrement. Les budgets des villes et des Etats ne suivent plus. Un Etat comme la Californie, pourtant le plus riche du pays, est en quasi-faillite. La privatisation imprudente de l’électricité a entraîné un effondrement de son système de distribution et de gigantesques pannes de courant.
2) Le modèle américain contesté
• A l’intérieur, il y a moins d’unanimité que l’on croit et des pans entiers de l’opinion s’interrogent, contestent les choix politiques, économiques, sociaux et environnementaux de l’administration au pouvoir à Washington. Plus graves, les