Leziret
« Il est encore une autre cause de désillusion. Au cours des dernières générations, l'humanité a fait accomplir des progrès extraordinaires aux sciences physiques et naturelles, et à leurs applications techniques ; elle a assuré sa domination sur la nature d'une manière jusqu'ici inconcevable. Les caractères de ces progrès sont si connus que l'énumération en est superflue. Or les hommes sont fiers de ces conquêtes, et à bon droit. Ils croient toutefois constater que cette récente maîtrise de l'espace et du temps, cet asservissement des forces de la nature, cette réalisation d'aspirations millénaires, n'ont aucunement élevé la somme de jouissances qu'ils attendent de la vie. Ils n'ont pas le sentiment d'être pour cela devenus plus heureux. On devrait se contenter de conclure que la domination de la nature n'est pas la seule condition du bonheur, pas plus qu'elle n'est le but unique de l'œuvre civilisatrice, et non que les progrès de la technique soient dénués de valeur pour "l'économie" de notre bonheur. »
FREUD, Malaise dans la civilisation.
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Pendant toute une partie de son histoire, l’occident a fermement cru en la vertu des progrès techniques qu’il parvenait à accomplir. Aujourd’hui, cependant, ces mêmes progrès suscitent craintes ou suspicions.
Un problème se pose ainsi clairement : les avancées techniques, dont nous sommes les auteurs, nous permettent-elles d’atteindre le bonheur ou n’y sont-elles jamais liées de quelque manière que ce soit ?
C’est ce délicat problème qu’envisage Freud dans un extrait du Malaise dans la Civilisation. Il y explique que si les progrès techniques n’impliquent pas directement notre bonheur et ne peuvent constituer, par là même, le but ultime que doit viser notre civilisation, ils ne sont pas pour autant sans valeur dans notre quête du bonheur.
Pour ce faire, le père de la