Le lecteur lisant ce roman épistolaire se moque du Persan faisant preuve d'une naïveté à l'égard des modes occidentales. Mais il ne rit pas longtemps, car en continuant sa lecture il se rend compte que c'est de lui que l'on se moque. Car, notamment dans la Lettre 99 - Rica à Rhédi à Venise, Montesquieu va critiquer les manières de s'habiller des Français, surtout des Parisiens, en utilisant des hyperboles, des antithèses, des métaphores, des accumulations d'exemples... Mais la mode n'est pas son intérêt... Il s'en moque complètement. Si on lit entre les lignes, Montesquieu critique clairement de façon implicite le système monarchique sous lequel il vit. Cette « arme fatale » (créée par Richelieu) consiste à réunir les trois pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) sur la tête d'une seule et même personne : le Roi. En résumé, dans ce texte, Montesquieu laisse entendre la vulnérabilité et la versatilité des Français face à leur souverain.Les sources de Montesquieu sont légion, allant jusqu'à ses lectures et conversations pendant l'écriture de l'œuvre. Il obtint la majorité de ses connaissances sur la Perse (qui ne sont pas négligeables) du livre de Jean Chardin Voyages en Perse; il possédait l'édition en deux volumes de 1687 et acquit l'édition complète en 10 volumes en 1720. Il puisa aussi, dans une moindre mesure, dans les nombreuses œuvres qui garnissaient sa bibliothèque dont les Voyages de Jean-Baptiste Tavernier et Paul Rycaut. Concernant la France du XVIIIème siècle et Paris, ses seules sources sont ses propres expériences, avec des conversations (notamment la conversation avec un Chinois nommé Hoange dont il garda les notes) et anecdotes le concernant.
Certains aspects du livre portent l'empreinte de modèles, desquels le plus important est L’Espion dans les cours des princes chrétiens de Giovanni Paolo Marana, célèbre à l'époque. Les Lettres persanes se démarquent de la plupart des écrits à sujets orientaux par le peu d'influence sur elles qu'ont les