Lettre à une maîtresse d’école
FICHE DE LECTURE
Lettre à une maîtresse d’école Par les élèves de l’école de Barbiana
4 décembre 2012
«Chère Madame, Vous ne vous rappellerez même pas mon nom. Il est vrai que vous en avez tellement recalés. Moi par contre j'ai souvent repensé à vous, à vos collègues, à cette institution que vous appelez l'enseignement, à tous les gosses que vous refusez. Vous nous recalez aux champs et à l'usine et puis vous nous oubliez.» Ainsi commence ce cahier de doléances écrit par les enfants de Barbiana, une école d’enfants recalés d’une commune d’Italie, proche de Florence. Ils s’adresse à une maîtresse d’école, une figure représentative d’un système scolaire classique qui refuse, qui recale. Le style est simple, maîtrisé : une leçon d’écriture. L’effet est puissant, drôle, bouleversant. Les auteurs précisent dans l'introduction que ce livre n’est pas destiné aux enseignants mais aux parents. Ils voudraient les inviter à s'organiser. Ils remercient le prieur qui les a éduqué et leur a enseigné les règles de l’art. Ils font référence à Don Milani qui fit la classe à ces enfants paysans rejetés par le système école. « La classe ouvrière saura toujours mieux écrire que la bourgeoisie (...) Le seul critère d’une oeuvre ou d’une phrase, c’est son degré d’approche de la réalité », disait il. A ce niveau, apprendre à écrire, c’est apprendre à se donner une conscience, ajoute Michel Thurlotte, le traducteur pour l’édition française. Merci à Philippe Meirieu, éducateur, enseignant et pédagogue qui depuis 40 ans se bat pour la réforme du système scolaire, et grâce à qui j’ai découvert ce chef d’oeuvre. Je me permets d’en retranscrire quelques extraits, car le livre n’est plus édité et que je suis certain que ce texte a vocation a être entendu largement.
L’hôpital
C’est comme ça qu’on a fait connaissance avec vous. A travers les élèves que vous ne vouliez pas. On s'est aperçu nous aussi qu'avec eux faire l'école ça devient plus