Lettre d'un soldat
Verdun
2 novembre 1918 A mon père et ma mère que j’adore.
Mes parents, je vous ai écrit cette lettre pour vous rassurer en espérant que vous puissiez me lire. J’ai passé ces derniers jours très èpuisé moralement et physiquement par l’intensité des combats, harcelé par le bruit des obus et par les mitrailles transformant la nuit en jour. La nuit dernière par cette luminosité j’ai pensé à ma rencontre avec ma tendre Celine qui se blottissait de peur dans mes bras lors du dernier feu d’artifice de la fête du village. D’un seul coup un obus explosa à quelques pas de moi tel un tremblement de terre, je sentis le sol se dérober et du ciel une masse s’éclata sur mon corps. Un flot de liquide dégoulina le long de ma face, l’horreur ! C’était le caporal Paul mon meilleur ami qui trépassa dans mes bras. Je vous missionne la responsabilité d’en informer sa famille car je sais que vous trouverez les mots les plus appopriés pour les consoler. Insistez sur le fait que leurs fils a combattu jusqu’au bout pour l’honneur de notre patrie. Un deuxième ennemi c’est invité dans nos tranchées, les rats qui mangent le peu de provision mis à notre disposition. J’ai eu très froid ces derniers jours, la boue collant mon uniforme. L’ennemi ne nous a laissé que peu de repos et se rapproche de jour en jour comme une meute de loups affamée. Enfin, je tenais à vous rassurer car j’ai entendu dire que des renforts en grands nombres sont en chemin, pour que ça soit je l’espère, notre ultime assaut vers la gloire et la victoire de notre peuple. Enfin je vous demanderez de réconforter ma tendre épouse ainsi que mon fils André, mon soldat à moi. J’ai grand espoir de vous revoir pour Noël, ainsi nous pourrons partager une bonne dinde de mon poulailler. Je pense fort à vous.