Les étrangers
Qu’est-ce qu’un étranger ? Cette question se pose sérieusement aux philosophes aujourd’hui dans le contexte de la montée d’une extrême droite aux thèses xénophobes. Sur la longue durée, les historiens ont aussi à s’interroger sur le statut de l’étranger dans l’évolution des sociétés démocratiques, par définition ouvertes et égalitaires.
Dans la Grèce antique, il y a différents degrés d’étrangeté : le "Grec" s’oppose au "Barbare", le "xénos" au "politès" (citoyen qui a des droits politiques dans sa cité). A Athènes, le métèque est un étranger : il ne vote pas. Pourtant, il est considéré comme un athénien il fait partie de la cité.
Chez les Romains, à partir de 212, tous les hommes libres de l’empire sont citoyens, mais cela a peu de sens politique. La notion de nationalité répondant à des droits politiques n’apparaît que lentement dans l’Europe médiévale et moderne.
Dans le domaine juridique, le terme d’«étranger» désigne toute personne n’ayant pas la nationalité de l’État dans lequel elle vit. En France, le terme prend ce sens à partir de la Révolution où, pour la première fois dans l’histoire, la définition de la «qualité de Français» entre dans la Constitution. Depuis lors, la définition juridique de l’étranger a varié en fonction des évolutions de la notion de nationalité – terme qui entre dans le dictionnaire de l’Académie française en 1835.
Aujourd’hui, sont étrangers les individus nés à l’étranger de parents étrangers et les jeunes de moins de 18 ans nés en France de parents étrangers eux-mêmes nés à l’étranger. Leur entrée et leur séjour sur le territoire