Les gens de théâtres et l'obsesse
Cela impliquerait donc que la représentation de l’interdit sur scène est possible, mais il faut pour cela dépasser l’espace utopique de la scène, détruire la belle apparence en y opposant justement la laideur tel que l’a fait L’École des filles, considéré comme le premier texte sur le libertinage et qui notamment en scène un dialogue ouvertement licencieux entre deux jeunes filles, la plus âgée des deux initiant la plus jeune aux plaisirs et aux jeux de l’amour physique.En effet, l’obscène interroge toujours les limites du visible, tel un rideau de scène se levant sur une représentation d’autant plus transgressive qu’elle outrepasse l’ordre du …afficher plus de contenu…
Mon Dieu, obscénité. Je ne sais ce que ce mot veut dire ; mais je le trouve le plus joli du monde ». Cette réplique d’Élise dans la Critique de l’École des femmes éclaire la complexité du terme de l’obscénité. Elle est alors la représentation de l’écart entre une perception esthétique, ce qui paraît « joli » à dire et une perception sociale, ce qui est interdit. Se pose ainsi la question des enjeux à la fois esthétiques et politiques d’une représentation limite qui, par sa violence même, instaure une rupture avec la beauté telle que la conçoit la tradition