Les voyages de scarmentado
Voltaire, philosophe des lumières du 18ème siècle, a rédigé en 1756, un conte « les voyages de Scarmentado » dans lequel, il dénonce l’intolérance, le fanatisme et l’injustice des Hommes. Dans l’extrait qui nous est ici proposé, le jeune voyageur Scarmentado est en Espagne et découvre les horreurs de l’Inquisition. Dans notre analyse, nous verrons comment Voltaire utilise un ton ironique (1eère partie) pour critiquer les Hommes et leur aveuglement (2ème partie).
1ère partie L’ironie
Voltaire prend le parti d’utiliser l’ironie pour développer ses idées. Il dit le contraire de ce qu’il pense pour mieux se moquer. Pour parler de sujets graves, il prend le contrepied en adoptant un ton léger.
Scarmentado assiste ainsi en Espagne à une procession ou des Hommes sont conduits au bûcher. « C’étaient des juifs qui n’avaient pas voulu renoncer absolument à Moïse ». Ici c’est l’adverbe absolument qui démontre l’absurdité de la situation. Comment renoncer en effet à moitié à ses convictions ? Voltaire poursuit : « C’étaient des chrétiens qui n’avaient pas voulu se défaire de leur argent comptant en faveur des frères hiéronymites ». Des Hommes sont condamnés à mort pour ne pas avoir donné tout leur argent à l’église, mais c’est sur le fait qu’il ne l’est pas donné immédiatement sur lequel on appuie alors que l’essentiel est ailleurs. Des Hommes peuvent mourir simplement pour avoir refusé d’être volé.
Scarmentado poursuit son observation avec une grande naïveté. « On chanta dévotement de très belles prières, après quoi on brûla à petit feu tous les coupables. » Voltaire met malicieusement en opposition des termes qui ont du mal à cohabiter ensemble dans une même phrase : belles prières et brûler à petit feu. La douceur des termes : dévotement, belles, petit, contraste terriblement avec l’horreur de la scène puisque des Hommes sont en train de brûler vifs. Voltaire aime ainsi utiliser les antiphrases, en disant le contraire de ce qu’il pense ou de ce