Les sans-domicile : une figure de la désaffiliation sociale
Les sans-domiciles : Une figure de la désaffiliation sociale
Documentaire Visuel : Comme des enfants des sans-abris rencontrent des enfants
16 Décembre 2011
La première démarche heuristique c’est de déconstruire la catégorie de sans domicile fixe. En effet, il s’agit d’abord d’une catégorie stigmatique, mais aussi une notion du sens commun qui contribue à homogénéiser des situations hétérogènes.
Une enquête l’INSEE de décembre 2011 démontre en effet qu’il n’existe pas de profil type du SDF. Aussi, on observe une évolution de la pratique du « sans-abrisme » qui s’éloigne de plus en plus de la figure classique de la clochardisation. Cette pluralité des profils entraine également des difficultés statistiques pour dénombrer le nombre de SDF en France.
Selon l’INSEE, il y aurait 86 000 sans domicile. Selon un collectif, on en recense 220 000 en France. Historiquement, le SDF est la figure qui traverse l’histoire de la construction de l’Etat social. Au Moyen Age, le vagabond répond et incarne la dangerosité. Il ne fait donc pas l’objet de politique d’assistance, car celles-ci sont alors subordonnées à des principes de domiciliation. Or, ce principe est toujours présent en France. Enfin le vagabond su Moyen âge fonde une distinction entre les bons et les mauvais pauvres, Robert Castel parle alors d’une distinction entre les indigents valides et les indigents invalides.
Indigents invalide : Celui qui ne travail pas mais qui n’est pas en état physique de travailler.
Indigents valide : Celui qui ne travail pas et qui est en état physique de travailler.
A travers cette distinction historique, on retrouve la centralité de la valeur travail. Au moyen Age, c’est la vertu théologale. L’assistance s’inscrit dans une économie symbolique du salut.
I. Les sans-domiciles fixes : l’expérience d’une infra humanité
Vivre l’expérience de la rue relève d’enjeux anthropologiques. Pour les saisir il est nécessaire de se demander sur ce qu’est un logement.