Les révolutions arabes
Depuis le mois de décembre, un vent de liberté et de démocratie souffle sur les pays arabes. Deux peuples sont à l’avant-garde de ces révolutions et ont obtenu le départ de dirigeants autoritaires et corrompus : Tunisiens et Egyptiens.
Je vais donc vous présenter dans une première partie la « Révolution pour la dignité » qui a changé la Tunisie, et dans une 2e partie la révolution égyptienne.
I. « La Révolution pour la dignité »
Beaucoup de Tunisiens préfèrent utiliser l’expression « Révolution pour la dignité » que « Révolution de Jasmin », apparue dans les médias occidentaux, parce que la prise de pouvoir de Ben Ali en 1987 avait déjà été appelée « révolution de Jasmin ».
1. La Tunisie de Bourguiba à Ben-Ali
Depuis son indépendance en 1956, la Tunisie a connu principalement deux dirigeants autoritaires qui n’ont pas permis l’installation d’une vraie démocratie.
En 1957, le leader nationaliste Habib Bourguiba devient le premier président de la République tunisienne et modernise le pays.
Il propose à son pays une voie politique, le « bourguibisme » : réalisme sur le plan politique et économique, la religion est placée sous le contrôle de l’état, l’émancipation de la femme est soutenue, le système éducatif est développé. mais aussi autoritarisme, parti unique et refus de la démocratisation. Selon Bourguiba « « le peuple n’est pas encore mûr pour la démocratie ».
Mais en 1987, après 30 ans de pouvoir, caractérisé par le clientélisme et la montée de l’islamisme, le Premier ministre Ben Ali le renverse. C’est la « révolution de Jasmin ». Il poursuit les principaux objectifs du « bourguibisme » tout en libéralisant l’économie, mais son régime reste autoritaire et la répression policière de toute opposition est très dure (journalistes emprisonnés, torture pour les opposants les plus récalcitrants). De nombreux secteurs de l’économie tunisienne sont contrôlés par le clan Ben Ali et la famille de son épouse Leila Trabelsi. La corruption est