Les résidences fermées à buenos aires
« quartiers privés » et countries à Buenos Aires
Le texte ici étudié est un article issu du Tome 33 de la revue L’Espace Géographique, parue au mois de Février 2004. Celui-ci est le fruit d’une collaboration de Monica Lacarrieu (professeure à la Faculté de Lettres et de Philosophie de Buenos Aires) et de Guy Thuillier (agrégé en Géographie et professeur à l’Université de Toulouse 2-Le Mirail).
Synthèse de l’article
Les ensembles résidentiels sécurisés se sont massivement développés (et démocratisés) au cours des années 1990 dans La Région Métropolitaine de Buenos Aires (RMBA). Ce mode d’habiter particulier constitue le changement le plus frappant de la structure urbaine de l’agglomération de Buenos Aires durant cette période. Il ne s’agit néanmoins pas d’un phénomène révolutionnaire à l’époque mais plutôt d’un modèle qui tend à se banaliser. En effet, comme bon nombre de pays (d’Amérique latine, d’Asie, Etats-Unis…), les ensembles résidentiels fermés ne constituent pas un processus récent, bien au contraire. Cela résulte de l’influence anglo-saxonne dès la fin du XIXème siècle jusqu’à la première moitié du XXème siècle. Dans un premier temps, celle-ci prend la forme de quintas, vastes propriétés articulées autour de terrains de sport (tennis, polo…), occupées par la classe supérieure britannique et situées à la lisière de la ville-centre. Ces nouvelles formes urbaines de l’époque constituent des résidences secondaires pour des Anglais qui ont historiquement l’habitude de demeurer loin de leur lieu de travail pendant leurs jours de repos. Le développement successif du chemin de fer et de l’automobile accentue encore davantage l’implantation de résidences secondaires en zone périurbaine. En 1932, un nouveau type d’ensemble résidentiel fermé fait son apparition : les country clubs. Encore plus élitiste que les quintas, il se différencie, par la présence d’équipements