Les relations syro-iraniennes au liban
La contrainte iranienne s’exerce sur le Hezbollah par l’intermédiaire de l’idéologie khomeyniste de la wilayat al faqih. Celle-ci confère au guide suprême de la république islamique un rôle politique légitimé par une idéologie chiite révolutionnaire et internationaliste. Les dirigeants du parti et plus généralement l’ensemble de ses membres prêtent allégeance au wali al faqih qui édicte les ‘lignes générales’ de son action politique (Saad-Ghorayeb, 2002).
La contrainte syrienne est d’ordre politique. Si le Hezbollah est, à l’origine, l’émanation d’un accord syro-iranien, c’est qu’il sert les intérêts des deux pays. La Syrie est surtout intéressée par le maintient d’un équilibre militaire avec Israël par l’intermédiaire des actions de guérilla menées par le Hezbollah au Liban Sud. Il est par contre hors de question pour le régime syrien, et ce jusqu’au retrait de ses troupes du Liban en avril 2005, de permettre à un Hezbollah trop indépendant de mettre en danger la pax syriana de Taëf par des actions militaires de trop grande envergure.
La contrainte libanaise, enfin, est surtout d’ordre pratique. L’expérience de la guerre du Liban confère au Hezbollah une aversion pour la ‘guerre civile’ qu’il considère comme étant la pire ‘injustice’, pire encore que la non-existence d’une république islamique. Cette aversion pour la ‘guerre civile’ est un facteur de modération quant aux actions militaires du Hezbollah. De plus, la réalité communautaire du Liban a poussé le Hezbollah à reporter sin die son projet de république islamique. Enfin, la participation du Hezbollah aux élections législatives libanaises depuis 1992, est un troisième facteur de modération qui a poussé le parti au compromis politique et à la discussion parlementaire (Norton, 1998).
1982-1984 La relation syro-iranienne. En dépit des différences idéologiques qui opposent la Syrie et l’Iran,