Les quatre temps de l’histoire polynésienne depuis 1945.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’histoire des É.F.O. / Polynésie française a été particulièrement liée à l’évolution de la vie politique et économique métropolitaine, ceci au cours de quatre phases bien distinctes :
1945 à 1957 : les É.F.O. Etablissements Français d’Océanie sont territoires de l’Union française et vivent en semi-léthargie, avec une économie (traditionnelle et de traite) et une société (de type colonial) qui évoluent peu. Par contre, sur le plan politique on assiste à l’émergence d’un nationalisme tahitien, derrière Pouvanaa A Oopa et son parti, le RDPT.
1957 au milieu des années soixante : le territoire vit une période charnière, une rupture majeure dans son histoire. On assiste à une première expérience d’autonomie interne, en application de la loi-cadre Defferre, puis à son échec à la suite du référendum de 1958 et de la chute de Pouvanaa, échec qui se traduit par un retour en arrière des institutions au moment où les colonies africaines accèdent à l’indépendance. Sur le plan économique par contre, les bouleversements sont plus durables. Le coprah et la vanille, en stagnation, et le phosphate, en voie d’épuisement, sont relayés par l’ouverture de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a, le tournage du film de la MGM Les Mutinés de la Bounty avec Marlon Brando, l’installation du C.E.P. Centre d’Expérimentation (nucléaire) du Pacifique) et les débuts du tourisme…
Tahiti entre dans le monde moderne.
Milieu des années soixante au milieu des années quatre-vingt-dix, la Polynésie française vit à l’heure du C.E.P. et de l’évolution statutaire. Le C.E.P. apporte une manne financière majeure qui améliore sensiblement le niveau de vie des populations, mais qui nourrit l’économie de manière artificielle et bouleverse la société en provoquant l’abandon des activités rurales, le développement de l’assistanat, l’inégale répartition des richesses… En même temps, le territoire lutte