Les pièges de l’autoroute
Les autoroutes font désormais partie du paysage français. Cinq documents contemporains s’attachent à décrire ce réseau de voies à grande vitesse très particulier. Alors que l’Encyclopédie Microsoft Encarta nous le présente sous un angle technique (doc.5), l’essayiste Jean Chesneau analyse de façon critique tous ses inconvénients (doc.3). Le romancier Michel Tournier, à travers le récit d’un accident tragique, montre combien l’univers de l’autoroute est à part (doc.2). Le dessinateur Michel Serre en caricature le danger avec des accidents en série dus à l’arrêt brutal de l’autoroute au bord d’un ravin (doc.1). Enfin, un article du Monde relate un fait divers : des pirates de l’autoroute agressaient les automobilistes en 1993 près de Lyon (doc.4). Doit-on se méfier des autoroutes ? Constituent-elles un univers dangereux et inhumain qui piège les conducteurs ? Après avoir présenté le réseau autoroutier français, nous pourrons poser la question de son insécurité. Puis nous nous demanderons si cet endroit ne manque pas avant tout d’humanité.
Le réseau autoroutier français est important. Si on lui adjoint les rocades et les voies express, il s’agit même du premier réseau rapide d’Europe, comme le précise l’encyclopédie Encarta. Il faut le distinguer du réseau de routes nationales, qui est déjà vieux, puisqu’il date du XIXème siècle : il avait été fait pour relier entre elles les préfectures, mais il régresse peu à peu alors que les autoroutes prennent de l’importance. On apprend dans le même document que le nombre d’automobilistes doit dépasser les 10000 par jour, pour assurer la rentabilité d’une autoroute. C’est un chiffre impressionnant, corroboré par les deux premiers documents, où on perçoit bien toute l’intensité du trafic : M. Serre montre un amoncellement de véhicules dans le ravin, qui laisse supposer une circulation très importante, et le nombre de véhicules passant au seul moment où le personnage traverse, dans le récit de M.