Les pigments et les colorants aux cours du temps
DOCUMENT 1 : LES PIGMENTS
Les peintures de la grotte de LASCAUX :
Cette grotte, située en Dordogne, est bien connue pour les nombreuses et magnifiques peintures pariétales qu’elle renferme. Ces peintures, réalisées il y a environ 20000 ans, ont été très étudiées et ont permis d’identifier les pigments utilisés par les artistes de l’époque et ainsi, de mieux connaître l’art préhistorique.
Les peintures rupestres de la grotte de Lascaux laissent apparaître différentes couleurs : si le rouge et le noir sont les deux couleurs les plus fréquemment utilisées, on trouve aussi, quoique plus rarement, le jaune, le brun, le blanc.
Auroch de la salle des taureaux
[pic]
Vache rouge à tete noir
[pic]
Les pigments employés sont le plus souvent d’origine naturelle : végétale, animale ou minérale.
Le noir est du charbon minéral, mais le charbon de bois ou d’os était aussi employé ainsi que l’oxyde de manganèse.
Le rouge provient d’un oxyde de fer, l’hématite, qui est abondant dans les sols naturels.
Toute la gamme de couleurs allant du jaune au rouge est probablement issue des ocres qui contiennent des oxydes de fer.
La goethite, oxyde de fer hydraté, est jaune. Chauffée à 950°C, elle se transforme en hématite synthétique, de couleur rouge. Les analyses effectuées aux rayons X ont permis d’affirmer que l’hématite utilisée à Lascaux est d’origine naturelle.
Pour modifier les propriétés des pigments et améliorer la cohésion de la peinture on lui ajoute un matériau incolore, la charge. Dans de nombreuses peintures rupestres, les pigments broyés, rouges ou noirs, ont été intentionnellement mélangés à de l’argile, à du talc, à des feldspaths potassiques ou à du granite. Ces minéraux sont assez abondants dans la nature, et chaque type de charge confère à la matière des propriétés particulières : la biotite (mica noir présent dans le granite) donne ainsi un aspect irisé à la peinture qui devait chatoyer à la lumière d’une