Les philosophes des lumières
Vocabulaire : l'atmosphère fantastique est destinée à susciter l'inquiétude. Le vocabulaire saura pour cela maintenir l'ambiguïté (termes à double sens, lexique de l'incertitude) et caractériser constamment le trouble du personnage, confronté à des phénomènes inexplicables, par le lexique de l'étrange et le champ lexical de la peur.
Formes : le registre fantastique est souvent associé à la description dont on observera la valeur subjective et incertaine (onirisme, comparaisons et métaphores témoignant de l'incapacité à cerner le phénomène). Renvoyée au témoignage incertain d'un sujet solitaire (focalisation interne), l'appréciation des faits nous est livrée de manière parcellaire et hésitante. La syntaxe sera pour cela caractérisée par la phrase brève, volontiers elliptique (suspensions), et fréquemment interrogative.
L'interrogation est de mise aussi dans le cas du registre fantastique qui introduit une faille dans le réel, jouant sur le doute d'une réalité possible (ex. Le Horla de Maupassant). Il débouche souvent sur le registre dramatique quand l'interrogation se transforme en inquiétude.
Le fantastique, du grec phantasein : faire voir une apparence, créer une illusion, est caractérisé par l'irruption d'un phénomène inexplicable dans le monde réel. Le fantastique est un domaine littéraire extrêmement vaste dont on connaît rarement la diversité et surtout la spécificité. C'est le genre de l'incertitude, l'ambiguïté, l'hésitation, l'entre-deux dans lequel se trouve le lecteur lorsqu'il s'agit d'interpréter les faits qui font la spécificité du genre fantastique.
Le fantastique est certainement le genre le plus ancien si on considère que les premiers récits mythologiques en font partie, avec leurs dieux immortels et tout puissants ou avec leurs créatures surnaturelles comme le Minotaure, le Cerbère ou la Gorgone. Mais la littérature fantastique proprement dîtes, prend son essor à la fin du XVIIIème siècle dans une Europe où la pensée