Les pauvres cherchent leurs droits
Quand je me réveille le matin je regarde mon visage dans la plaque d’eau, qui me sert de petit déjeuner. Oui, je n’ai que cela !, je constate que j’ai bien vieilli, alors que je n’ai que trente cinq ans. L’âge de la maturité et le bon moment de profiter de ses meilleurs jours.
Je regarde ma femme, qui est beaucoup plus jeune que moi, elle est déjà ridée, décoiffée et dégage les odeurs de tous les fromages par manque d’eau pour faire ses toilettes. Les dents cariées
Mes deux enfants, qui ont trois ans de différence, ressemblent à des jumeaux, à cause de la malnutrition, leurs corps sont tachetés de saletés, comme des zébus par manque d’eau pour se laver. Mon grand frère, qui porte la soixantaine est déjà à trois pieds avec sa canne, vieilli par l’endurance et les travaux difficiles,
Mon petit frère est handicapé. Piqué par un serpent venimeux à l’âge de dix ans, il n’a jamais pu être soigné, par manque de formation sanitaire à moins de trois cent kilomètres. Son pied s’est enflé et ensuite a été amputé à froid, à la méthode traditionnelle.
Pour quoi tant de misères, tant de différences, tant d’inégalités ?
Les hommes ne sont –ils pas nés égaux sur la planète ?,
Les hommes ne sont –ils pas égaux dans leur constitution physique ? Oui !, mais, ce n’est pas suffisant.
La différence viendra de la faculté des uns et des autres à dominer les autres par leur intelligence (positive ou négative), ou par labeur (art ou doigté).
Et moi ! Ne suis-je pas fait pour cela ou bien n’ai-je pas droit en cela ?
Dois-je garder le silence et retourner à ma houe, à ma forge, à mon bâton de berger ? Et se lamenter dans le silence ?
Mes forces ne permettent pas d’aller au-delà.
Si je pleure, je n’ai pas de larmes pour l’exprimer,
Si je cri, ma voix ne portera pas le bruit,
Si je cours, je tomberai en bout de chemin sans atteindre mon but !
Je préfère le silence, je garde le silence, je me refuge dans le silence, je me