Les obsèques de la lionne-paragraphe argumenté
La supériorité du lion transparaît tout le long de la fable. La périphrase « chétif hôte des bois » (v-33) par exemple, montre l’hégémonie du lion sur les autres animaux. De plus, la métonymie « monarque » (v-33) souligne la place importante qu’occupe le lion parmi les animaux, il est le roi. Enfin, le rejet « tu ris » (v-34) exprime sa supériorité à travers ses accusations arbitraires qu’il porte contre les autres animaux. La Fontaine met donc en scène un lion totalement dominateur dans cette fable.
La Fontaine met également en scène l’infériorité des autres animaux par rapport au lion. Le champ lexical de la divinité est utilisé à travers l’ensemble du texte : « tes membres profanes » (35) et son contraire « nos sacrés ongles » (36), « immolez » (37), « mânes » (38), « apothéose » etc… L’auteur place le roi est au même rang que les dieux, c’est donc un être supérieur que nul ne peut le dominer. De plus, le cerf utilise un discours contenant des périphrases « votre digne moitié, couchée entre les fleurs » (v-41). Par son discours volontairement ampoulé, il tente d’être le plus respectueux possible pour montrer son infériorité, sa soumission au lion qu’il veut en fait flatter. La Fontaine construit donc son texte de manière à mettre en évidence le rapport de subordination entre le roi et son peuple.
On peut en conclure que La Fontaine utilise dans sa fable le monde animal avec un lion (allégorie du roi) et des animaux soumis (allégorie du peuple) pour critiquer et dénoncer l’abus de pouvoir du roi et le système de la monarchie absolue.