Les ninjas font la fête
La pièce évoque les peurs que nous ressentons à la mort de nos parents - biologiques ou non. Cette perte fait jaillir en nous une série de questions qui met en cause notre identité et notre indépendance. Il semble alors que le dueil - symbolisé ici par les démarches de Wilfried pour pouvoir enterrer son père dans son village natal - consiste aussi à poser un autre regard sur la mort. Et donc sur la vie. Car pour Wajdi Mouawad "Nous rêvons notre vie, et nous vivons nos rêves".
L'interprétation des comédiens est à couper le souffle. Leur débit scande leurs déplacements scéniques, on assiste à une chorégraphie orchestrée par l'imagination de Wilfrid. Si, au début, il est seul aux prises avec ses personnages intérieurs qui le mettent en scène dans différentes situations, peu à peu, ces personnages imaginaires deviennent réels dans la mesure où ils ont une existence autonome. La marche dans le pays des ancêtres à la quête de l'endroit idéal pour enterrer le père (Gilles Renaud) permet à Wilfrid de devenir un homme, c'est-à-dire, d'être capable de faire face à ses responsabilités.
Écriture