Les modèles de référence de la protection sociale
En Allemagne, entre 1880 et 1890, le chancelier Bismarck a lancé l’idée des assurances sociales, afin de faciliter le passage à l’état industriel, prendre en compte les idées sociales et asseoir l’unité nationale. Trois lois créant l’assurance maladie (1883), l’assurance accident du travail (1884) et l’assurance vieillesse invalidité (1889) sont votées.
Le système "Bismarck", est appliqué par l’Allemagne et l’Europe centrale. Il se rapproche d’un système d’assurances : il est fondé sur le remboursement de prestations fournies par des praticiens librement choisis, et financé par des cotisations préalables. L’ouverture de droits aux prestations dépend de la qualité de cotisant de l’intéressé (et donc de ses revenus). La nouveauté fondamentale réside dans le caractère obligatoire et national de ces assurances et leur gestion par les partenaires sociaux.
Le système français est inspiré de Bismarck, mais il est en train de dériver vers le système "Beveridge".
Le Britannique Lord Beveridge pose, en 1942, les trois grands principes d’un nouveau système de protection sociale : l’universalité, une couverture pour tout le monde ; l’uniformité, une aide identique pour tous (ouvriers et cadres supérieurs perçoivent les mêmes montants) sous la forme de prestations en espèces (indemnités maladie, allocations chômage, retraite), ainsi que de services gratuits ; enfin l’unicité, tous les risques doivent être couverts par un système unique.
Le principe d’unicité s’applique à l’organisation du dispositif et consiste à unifier tous les régimes d’assurances sociales en un système d’assurance nationale placé sous une autorité unique. Cette unité de gestion s’explique par l’universalité du système de protection mis en œuvre. Il résulte du principe d’universalité, une extension du champ d’application et une continuité de la protection tout au long de la vie, "du berceau à la tombe".
Le principe d’universalité, principale contribution de Beveridge à la