Les masques au théatre
Une image représentant deux masques accolés, l'un riant, l'autre triste, de quoi parle-t-on? Bien évidemment de théâtre. Chacun le sait. Comme la palette au peintre, la clé de sol à la musique, l'art dramatique tiendrait en deux masques. D'où la tentative de comprendre pourquoi et comment les masques racontent si bien le théâtre, alors que cet art, actuellement, la majeure partie du temps, se passe de ces attributs.
La facilité est de dire: c'est l'acteur qui rit, l'acteur qui pleure, il change de registre comme de visage ou l'inverse, c'est la plasticité du comédien qui est représentée par ces visages factices. Aujourd'hui, peut-être que l'on s'est résignés à ça. L'histoire est un peu plus longue.
Il s'agit bien évidemment de masques d'inspiration antique, grecs, marquant les genres de la tragédie et de la comédie.
Les deux genres auraient une origine commune dans les fêtes rituelles à Dionysos, celles ci mêlant joie de l'ivresse et apitoiement sur les difficultés de l'existence. Étymologiquement tragédie signifie "chant du bouc" probablement en référence à la mort sacrificielle donnée à l'animal lors de ces cultes. Le genre ne traite que d'histoire de nobles, écrites par des poètes, à l'art régi, lui, par Apollon, le dieu à la lyre.
La comédie est née de ces même défilés dionysiaques, un peu ultérieurement. elle met en scène des esclaves, serviteurs, bourgeois ou lettrés dans les vicissitudes de la vie en les tournant à la dérision. Contrairement à la farce, très populaire, elle reste un genre élevé, également écrit par les poètes, et joué dans les même théâtres et ce juste à après les tragédies.
Les deux genres étaient masqués, et les masques différaient d'un genre à l'autre. Par contre, ils ne "pleuraient" pas pour les uns, ni riaient pour les autres! Jusqu'en 470 av. j.-C. les traits étaient même dépourvus de toute expression d'émotion.
Le répertoire de ces deux genres s'est écrit par les principaux poètes de la Grèce antique en moins d'un