Les loubards, gérard mauger et claude fossé-poliak
Gérard Mauger et Claude Fossé-Poliak
Gérard Mauger, sociologue, directeur de recherche au CNRS, directeur-adjoint du Centre de sociologie européenne (CSE) a porté bon nombre de ses recherches sur la jeunesse, la déviance, les pratiques culturelles et les intellectuels. Il écrira « Les loubards », en novembre 1983 avec Claude Fossé-Poliak. Cet ouvrage tente de définir le terme de « Loubard ».
Les « loubards » semblent être l’ensemble des personnes qui adoptent des comportements propres aux loubards, mais aussi ceux qui se considèrent et/ou sont considérés comme des loubards (on peut penser à « l’étiquetage » de H. Becker dans Outsider mais avec une « nuance de besoin de reconnaissance quasi voulu »).
Dans le texte, une expression est fortement appuyée : les rapports de force. Ainsi le genre loubard, qui concerne en grande partie les « fils d’ouvriers » mais aussi certains adultes de la même classe sociale, détermine ses rapports de force dans une sorte de recherche identitaire ; le loubard trouve sa place dans la société par la force et la virilité, d’où un rejet en bloc de tout ce qui ressemble de près ou de (très) loin à la féminité (ou à l’homosexualité), comme les autres « styles de vie » (ex : « les baba-cools ») associés à un aspect culturel, lui-même rejeté, car perçu par le loubard comme inaccessible. Ce rejet est une traduction du rejet de la société capitaliste elle aussi inaccessible, on adopte ainsi une attitude contraire pour se déterminer. Le loubard s’habille d’une façon particulière (Santiags, blouson de cuir…), son Hexis corporelle est assez particulière et permet plus ou moins de se reconnaitre entre loubards, ou d’être perçu comme tel. Les scènes « violentes » déterminent en quelque sorte « le rang » de l’individu, « son courage » face à la violence physique construit son identité.
Au final le loubard est difficile à définir car il pourrait désigner l’ensemble des enfants du prolétariat