Les limites du PIB
« La croissance du PIB sera de 1,5 % en 2002, au lieu des 2,5 % prévus lors de l'élaboration du budget par le gouvernement. »
« Le PIB américain fait du surplace après dix années de forte croissance. »
Les titres des journaux sont là pour nous rappeler que le PIB est l'un des agrégats économiques les plus médiatisés. Il est devenu le socle de la statistique économique.
Mais, n'y a-t-il pas une « mystique » du PIB ? Le calcul du PIB ne relève-t-il pas « d'une opération de magie blanche sur les chiffres, qui cache en réalité une magie noire d'envoûtement collectif », comme le disait Jean Baudrillard dans La Société de consommation en 1970 ?
1. Un instrument de mesure imparfait
a. Le problème de la sous-estimation des richesses produites
Le PIB est un véritable compteur de richesse qui estime la valeur produite sur le territoire national au cours d'une année. Pour ce faire, il comptabilise la valeur des biens et services vendus (le PIB marchand) mais aussi la valeur de la production des administrations qui est évaluée au coût des facteurs (PIB non marchand).
Mais ce mode de calcul n'évalue que partiellement la richesse produite. En effet, de nombreuses activités ne rentrent pas en compte dans le calcul du PIB du fait qu'elles ne font l'objet d'aucune transaction sur le marché et que l'on ne peut donc pas les évaluer en termes monétaires. Il s'agit du travail domestique, du bénévolat...
De même, de nombreuses activités, licites ou illicites, échappent au PIB. Ce sont les activités qui relèvent du « travail au noir » ou de ce que les économistes appellent « l'économie souterraine ».
b. Le problème des comparaisons internationales
Les performances économiques des pays du globe sont généralement faites sur la base de leur PIB ou de leur PIB par habitant. Or, les comparaisons d'un pays à l'autre posent problème pour plusieurs raisons :
– elles sont généralement faites sur la base d'une évaluation en dollar. Or, les fluctuations de