les liberaux
Michael BIZIOU
Dans la volumineuse anthologie des textes libéraux qu’ils ont réunis, A. Laurent et
V. Valentin avancent une définition univoque du libéralisme, afin de l’opposer frontalement au socialisme et de rejeter toute tentative de synthèse entre les deux. C’est par là, selon eux, que le débat politique pourra éviter les consensus illusoires.
Recensé : Alain Laurent et Vincent Valentin (dir.), Les penseurs libéraux, Paris, Les Belles
Lettres, 2012, 920 p., 29 €.
Les penseurs libéraux est une anthologie composée par Alain Laurent et Vincent
Valentin, deux auteurs reconnus pour leurs travaux sur le sujet1. Comme tout recueil refusant de se réduire à une compilation fourre-tout, celui-ci tire sa qualité du fait que le choix des textes y est guidé par une réflexion théorique. Ce que les auteurs entendent par libéralisme est en effet l’objet d’une élaboration précise, exprimée avec clarté dans un riche appareil critique.
Le recueil de textes proprement dit s’étend sur 650 pages. Il est globalement structuré en trois grandes étapes chronologiques : l’émergence du libéralisme aux XVIIe et XVIIIe siècles, son affirmation au XIXe siècle, son renouveau au XXe siècle. Au sein de ces étapes, les extraits sont classés suivant diverses articulations thématiques : tolérance religieuse, liberté politique, liberté économique, courant utilitariste, courant libertarien, etc. L’appareil critique n’occupe pas moins de 270 pages, sans compter de brèves présentations au début de chacun des textes et quelques annotations. Il se compose d’une copieuse introduction générale sur « L’idée libérale et ses interprètes », d’une généalogie inédite du mot libéralisme, d’un dictionnaire des auteurs, d’un dictionnaire des concepts, d’une bibliographie et d’index.
L’objectif principal de ces commentaires est d’établir une définition univoque du libéralisme, puis d’en développer les détails et d’en tirer les conséquences.