Les liaisons dangereuses
b) Le plaisir esthétique comme sentiment de l’universelle communicabilité.
Pour Kant, nous nous trouvons devant l’antinomie suivante:
1. Thèse: le jugement de goût ne se fonde pas sur des concepts car autrement on pourrait disputer à ce sujet ( décider par des preuves ).
2. Antithèse: le jugement de goût se fonde sur des concepts, car autrement on ne pourrait même pas, en dépit des différences qu’il présente, discuter à ce sujet (prétendre à l’assentiment nécessaire d’autrui à ce jugement).
La solution de l’antinomie tint au fait que l’universalité du jugement esthétique ne se fonde pas sur l’objet lui-même: le beau n’est pas une qualité de l’objet mais renvoie à la manière dont le sujet le saisit. Autrement dit, il se trouve que devant une œuvre d’art un grand nombre de personnes « s’accordent à son sujet » tout simplement parce que les sujets sont « organisés de manière uniforme ». Ainsi lorsque j’énonce le jugement de goût: « c’est beau », j’ai le sentiment que c’est l’objet lui-même qui est beau objectivement, mais en fait, si j’éprouve ce plaisir particulier qu’on nomme esthétique et si je peux le faire partager à autrui, c’est tout simplement parce que autrui est constitué comme moi, c’est-à-dire, dispose des mêmes facultés représentatives qui sont