On constate d’abord que, dans Les Justes, Yanek possède une vision bien à lui de la révolution. Dans un premier temps, celui-ci estime que l’action terroriste a comme seule limite l’honneur. Un meurtre diffère d’un acte de justice, car ce dernier est motivé par l’honneur qui est ‘’la dernière richesse des pauvres’’ et qui doit être défendu pour se faire respecter selon Yanek. Puisque la révolution défend l’humain, sa dignité ne doit jamais être atteinte en son nom et donc, l’honneur lui est indissociable, comme le dit Yanek: ‘’Et, si un jour, moi vivant, la révolution devait se séparer de l’honneur, je m’en détournerais’’ Celui-ci refuse de tuer des enfants, représentation même de l’innocence et du droit à la justice, car sa dignité en serait gravement atteinte et il tomberait dans l’abjection de lui-même. Ainsi, pour respecter le principe moral qu’est l’honneur, il fixe des limites dans ses actions révolutionnaires. Ensuite, Yanek participe à la révolution et souhaite se sacrifier pour l’amour qu’il porte à la vie. Dans ce passage: ‘’ J’aime la beauté, j’aime le bonheur! C’est pour cela que je hais le despotisme’’Yanek explique que sa haine est issu de son amour et que la révolution est le seul moyen qu’il a trouvé pour combattre la source de cette haine et enfin, embellir le monde. Il affirme aussi se battre pour tout ceux qu’il aime : ‘’ (…) j’aime ceux qui vivent aujourd’hui sur la même terre que moi (…) c’est pour eux que je lutte et que je consens à mourir’’. Ces gens qui sont comme lui, qui partagent son monde, la beauté tout comme l’horreur qu’il contient, et qu’il refuse de sacrifier, puisque Yanek souhaite que ce soit ces gens qui profitent de la vie de laquelle il s’arrache. Bref, Yanek insiste sur le fait que la révolution doit défendre l’humanité honorablement, puisque celle-ci a comme but de faire un monde meilleur et de rendre justice à sa beauté.
L’engagement révolutionnaire peut aussi être vu sous l’angle, bien plus sombre et négatif, de Stepan.