Les inégalités économiques sont-elles le seul frein à la mobilité sociale ?
Les Trente Glorieuses, l'arrivée du Tayloro-Fordisme puis la tertiairisation de l'économie françaises ont engendré plusieurs vagues successives d'ascension sociale, permettant aux agriculteurs de devenir ouvriers, puis aux ouvriers de devenirs employés, voire plus encore. Cependant cette fluidité sociale, bien qu'elle existe encore, est aujourd'hui beaucoup moins importante qu'il y a quelques années. La mobilité sociale se définit comme le phénomène de déplacement des individus dans l'espace social. Les inégalités représentent la façon dont sont répartis les biens matériels, financiers et symboliques de manière surabondante pour certains et insuffisante pour d'autres. Les inégalités sont dites économiques lorsqu'elles concernent les inégalités de salaire, de consommation, de patrimoine et de revenu disponible. La fluidité sociale s'est-elle ralentie uniquement sous l'effet des inégalités économiques ou est-elle soumise à d'autres facteurs? La viscosité sociale est due à plusieurs éléments de différentes natures, mais les inégalités économiques ont tout de même un rôle prépondérant dans l'absence d'ascension sociale.
I. Les obstacles à la mobilité sociale sont multiples et ne sont pas uniquement de nature économique.
A. Les déterminants de la position sociale d'un individu sont multiples. La position sociale d'un individu, qu'elle soit la même que celle de son père ou non, est déterminée par différents facteurs, certain étant les inégalités socioculturelles. Ces inégalités correspondent à des inégalités de niveau d'étude, de genre, de lieu d'habitation et de rapport à la santé. Ainsi, on remarque que le milieu familial, c'est-à-dire le type de famille (situation des parents, nombre d'enfants), le lieu et le type d'habitation, ainsi que l'existence ou non d'un espace privé réservé à chaque membre de la famille (chambre personnelle avec espace de travail au calme) sont