les hirondelles de kaboul
Si les femmes sont condamnées à vivre dans une prison de tissu, les hommes ont à peine plus de chance. Les Talibans leur ont aussi confisqué leurs rêves et leur joie de vivre. Les miliciens patrouillent, traquant la moindre étincelle de joie, le moindre éclat de rire. C'est cette situation de désespérance permanente qui est à la source du malheur de chacun des personnages, comme si leur esprit et leur cœur se révoltaient contre cette situation qui n'est pas naturelle, mais après toutes ces années de malheur, tous ces sentiments positifs si longtemps muselés jaillissent si violemment et de façon si inattendue qu'ils plongent les protagonistes dans le désarroi, dans une violente perte de repères. Et ce sera une femme, cet objet impersonnel et jetable, qui sera là pour récolter cet espoir naissant et le planter par le sacrifice ultime, pour qu'il ne soit pas perdu. Mais dans l'enfer des Talibans, on ne peut pas s'attendre à une fin heureuse...
Le point de vue de l'histoire, à travers les yeux des deux protagonistes masculins, est plus efficace encore que si cela avait été la perspective des protagonistes féminins qui pourtant occupent une place centrale et décisive dans le déroulement du récit. Cela nous permet de voir comment les femmes sont réellement perçues et que le poison des Talibans peut se répandre très facilement, même dans l'esprit du plus progressiste des hommes.