Les groupes
Françoise GIROMINI
Le problème philosophique que pose Ajuriaguerra dès le début de son immense ouvrage intitulé « Manuel de Psychiatrie de l’Enfant » est clairement défini : Il est impossible de comprendre l’organisation psychomotrice d’un enfant si on isole le sujet de l’objet
C’est cette question fondamentale qui animera sa démarche de soins en général et qui fécondera la thérapie psychomotrice dans son essence même.
Pour répondre à cette interrogation, Ajuriaguerra s’appuiera sur la pensée philosophique majeure de son époque → la Phénoménologie : rapport de soi au monde, ce qui apparaît dans ma pensée au moment où je pense
Nous examinerons successivement les apports d’Husserl, de Merleau-Ponty et de Sartre au regard des notions considérées aujourd’hui comme fondamentales en Psychomotricité :
Les notions de : - Corps et de corporéité, - d’espace et de temps déclinés sous la forme de schéma corporel, de conscience de soi, d’expérience, d’intuition, d’intentionnalité, de jeu, de liberté, d’engagement et de construction de soi-même avec autrui.
L’APPORT DE HUSSERL
→ L’ego-cogito : expérience, un « présent vivant » que je peux faire varier. Il attache beaucoup d’importance à la variabilité de l’expérience en précisant qu’il y a une conscience imaginante.
L’idée principale du fondement de sa philosophie : il faut dépasser l’opposition traditionnelle entre le sujet et l’objet tel que l’avait défini Descartes. Pour cela, il postule qu’il n’y a pas de conscience pure, mais que « toute conscience est conscience de quelque chose » et avoir conscience de quelque chose est avoir conscience de son vécu. C’est être en rapport avec la vie, c’est une ouverture au monde.
La fiction est l’élément vital de la phénoménologie. C’est elle qui permet de créer, y compris des concepts et des axiomes.
Ce vécu se nomme l’immanence. À côté de ce qui est immanent, il y a ce qui est