Les grands thèmes de ''fin de partie'' (beckett)
1. L'obsession de la fin et de la mort :
Le temps dans la pièce n'est pas linéaire même si l'absence de découpage en actes de la pièce laisse entendre que le temps de la représentation est celui des spectateurs. De nombreux passages ouvrent sur le passé ou sur le futur des personnages. Ce mouvement par lequel se trouvent juxtaposées les états lointains de l'existence rend plus sensible l'action de la mort. Beckett a su donner une épaisseur au temps à la fois mémoire et présage, qui fait de la vie ne éternité de souffrance.
2. Une comédie et des acteurs :
Il est un fil qui court tout au long de la pièce et qui laisse à penser que tout ce qui s'y passe n'est que comédie. En effet, en plusieurs endroits apparaît le vocabulaire de la comédie: « un aparté con ! C'est la première fois que tue entends un aparté. J'amorce mon dernier soliloque » (p 102). L'acteur est une ombre, ouvre un gouffre entre son être et ses manifestations, entre personne et personnage. C'est une des conséquences de l'absurdité qui fait de l'homme un pantin.
3. La progression et le ressassement :La pièce est une accumulation de leitmotive obsédants et un ressassement de scènes identiques. Par exemples, les annonces du départ de Clov, le retour de « ce n'est pas l'heure de mon calmant ? », les remarques de Hamm sur le temps qui s'écoule... » sans oublier la gestuelle répétitive qui s'appuie sur l'organisation spatiale symétriques : deux fenêtres, deux poubelles ... Ces répétitions ont un effet structurant puisqu'elle se trouvent au point où s'articulent les séquences. Elle font aussi piétiner la pièce et rendent compte de la lenteur mortelle de l'écoulement du temps, de la vacuité des existences. Mais aussi, en accumulant la haine, les vexations, l'insupportable, elles accroissent la tension dramatique jusqu'à son point de rupture « La fin est dans le commencement et cependant, cela avance » : la pièce est circulaire, le mouvement d'ouverture est aussi