Les grandes misères de la guerre
I. INTRODUCTION
La pendaison fait partie d’une série de dix-huit eaux-fortes* qui soulignent les malheurs occasionnés par la guerre. Cette gravure a été réalisée par Jacques Caillot et éditée en 1633. Elle fait 79cm de hauteur et 182cm de largueur. La série se trouve actuellement au musée lorrain de Nancy.
* L’eau-forte est un procédé de gravure en creux ou taille-douce sur une plaque métallique à l’aide d’un mordant chimique (un acide). L’artiste utilisant l’eau-forte est appelé aquafortiste. À l’origine, l’eau-forte était de l’acide nitrique mais aujourd’hui celui-ci est remplacé par des mordants moins toxiques, tels le perchlorure de fer.
II. DESCRIPTION
Cette gravure présente 3 plans : au premier plan, sur la droite de l’estampe se trouve deux condamnés déjà confessés par un prêtre. Le deuxième plan s’étend sur plus des deux tiers de l’œuvre. Il contient le chêne, où sont pendus les condamnés et leurs affaires personnelles éparpillées sur le sol, ainsi que les futurs pendus, les soldats et les religieux. Le dernier plan se compose du campement militaire et des troupes de soldats disciplinés.
Pour mettre en valeur le second plan qui est le cœur de cette gravure, Jacques Callot utilise une technique particulière. Il insiste sur l’arbre et sur les pendus, les traits sont plus épais, l’arbre est surélevé et au centre de la gravure. Cette technique permet d’attirer le regard.
De plus, pour insister sur les atrocités de ces pendaisons, il veut mettre en évidence les pendus ; pour cela, il n’a pas représenté la totalité de l’arbre, qui est coupé tout de suite après les branches où sont pendus les condamnés.
Ensuite, on peut apercevoir au dernier plan la foule qui assiste à ce « spectacle ». L’arrière plan est moins accentué que le reste de la gravure, avec des teintes beaucoup plus claires, pour ne pas attirer l’œil au premier regard, afin de mettre le second plan en avant.