Les fleurs du mal
Recueil de son œuvre poétique depuis 1840, Les Fleurs du Mal connaissent une publication progressive avec une première publication, le 1er juin 1855, dans La Revue des Deux Mondes de dix-huit poèmes.
Le 4 février 1857, Baudelaire remet son manuscrit à l'éditeur Auguste Poulet-Malassis. Le 20 avril de la même année, neuf poèmes du recueil sont publiés dans la Revue française.
Le premier tirage, imprimé au mois de juin à Alençon, est effectué à 1 300 exemplaires et mis en vente le 25 juin. Le 5 juillet 1857, un article du Figaro de Gustave Bourdin critique « l’immoralité » des Fleurs du mal. Le Moniteur universel publie le 14 juillet un article élogieux d’Édouard Thierry.
Ces « fleurs maladives » sont dédiées au poète Théophile Gautier, sacré « parfait magicien des lettres françaises » et « poète impeccable », comme l'écrivit Baudelaire au début du recueil.
Une publication des poèmes condamnés aura lieu. Le recueil sera masqué sous le nom Les Épaves.
Le procès et la censure [modifier]
Le 7 juillet, la direction de la Sûreté publique (de nos jours, il s'agirait du ministère de l’Intérieur) saisit le parquet du délit d’« outrage à la morale publique » et pour « outrage à la morale religieuse ». Cette dernière accusation est finalement abandonnée. Le 20 août, le procureur Ernest Pinard, qui avait également requis contre Madame Bovary, prononce un réquisitoire devant la 6e Chambre correctionnelle, la plaidoirie est assurée par Gustave Chaix d’Est-Ange1. Le 21 août, Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés respectivement à 300 et 100 francs d’amende, ainsi que la suppression de six pièces (sur les cent que compte le recueil), pour délit d’outrage à la morale publique. Il s'agit des poèmes Les Bijoux, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Lesbos, Femmes damnées et Les Métamorphoses du vampire.
Paris, sous le Second Empire, est, comparé à la puritaine Angleterre victorienne, un havre de tolérance où la grivoiserie des pièces de