Les figures de style dans les oeuvres de voltaire
Procédés de l'ironie : Elle repose sur divers procédés de décalage entre les mots et la pensée, entre le sens littéral apparent du texte et le sens réel mais implicite que le lecteur complice est invité à restituer. Elle revient souvent à faire entendre dans le texte une autre voix que celle de l'auteur. L'auteur dit les choses non comme il les voit lui-même mais comme l'adversaire pourrait les dire.
Aussi, lorsque vous aurez un procédé ironique à commenter, vous devrez toujours avoir recours à une notion d'opposition, de distanciation ou de décalage :
· procédé de l'euphémisme, décalage entre la faiblesse du mot employé et la gravité de l'idée suggérée ("ces expériences");
· opposition entre l'excuse apparente et l'accusation sous-entendue ("parce qu'après tout les femmes sont curieuses"); entre l'éloge apparent ("les juges d'Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains"), et le contexte accusateur ("ordonnèrent qu'on lui arrachât la langue…");
· alliance de mots ou d'expressions de tonalités opposées : "fut convaincu / d'avoir chanté des chansons impies; et même / d'avoir passé (…) sans enlever son chapeau" (décalage entre la gravité de l'accusation d'après les termes employés dans la première partie de l'expression et la légèreté de la faute décrite dans la seconde partie ); "Mon petit cœur, / n'avez-vous fait donner aujourd'hui la question à personne?" (décalage entre la mièvrerie de la formule introductive et la réalité atroce évoquée par la question qui suit); "il se donne le plaisir / de l'appliquer à la grande et la petite torture" (décalage entre les mots utilisés par Voltaire dans la première partie de la phrase = plaisir, et l'idée qu'il veut nous communiquer dans la seconde partie : la torture est une coutume atroce et ceux qui l'appliquent sont des sadiques déguisés en hommes de lois); etc…
· raisonnements si manifestement